En cette journée de votation et d’élection peu reluisante, je vais faire un petit retour sur plusieurs points dans ce billet politique, à savoir :
- une partie au sujet de ma vie privée ;
- une partie sur les votations du 7 mars 2021 ;
- une partie d’introduction à mes récentes réflexions sur le système politique suisse.
# Vie privée
J’ai récemment été forcé de déménager, et malheureusement mon nouveau lieu de vie se trouve sur une autre commune. Je suis maintenant en Ville de Genève, ce qui implique que j’ai dû démissionner de mon poste de Conseiller municipal, ainsi que de mes différentes responsabilités liées à ce post.
Malgré cela, je suis très content de ces quelques mois de découverte du monde politique. J’ai pu voir comment fonctionne un conseil municipal et quelles sont les relations entre les différents partis. J’ai également pu me conforter dans certaines de mes idées.
# Mes regrets
Je n’ai pas pu siéger en tant que Président de la commission Alimentation durable. J’avais l’espoir que nous puissions avancer sur le sujet du végétarisme et déconstruire un peu les discours nauséabonds sur l’alimentation animale, malheureusement nous n’avons eu aucune réunion et je laisse donc à mon remplaçant ou ma remplaçante de faire ce qu’il faut pour pouvoir proposer à nos citoyen·ne·s des repas équilibrés et responsables écologiquement et socialement.
J’aurais aimé que nous mettions en place cette commission plus rapidement mais si j’ai bien appris quelque chose pendant ce mandat c’est que la politique c’est lent. J’avoue peut-être ne pas avoir suffisamment poussé pour que cela avance mais il est difficile de savoir ce qu’on peut faire et ce qu’on ne peut pas, surtout pour les personnes nouvellement élues. J’ai remarqué le même problème avec mes autres camarades commençant leur mandat en même temps que moi.
Je laisse également ma place en tant que représentant du Conseil municipal à l’Undertown. J’ai énormément apprécié avoir une place de simple observateur au sein d’un comité et j’ai beaucoup apprécié collaborer avec une super équipe sympathique et motivée.
# Votations du 7 mars
Bon bah ça y est, une fois de plus on a accepté une grosse mesure d’extrême droite et une grosse mesure libérale.
On va donc interdire de se camoufler le visage,
sans même parler du fait que voter une interdiction de se masquer
en pleine pandémie est questionnable,
c’est surtout une manière détournée d’interdire le port
de la burqa ou du niqab (ou autre, je ne suis pas expert sur le sujet).
On va également favoriser le commerce d’huiles en concurrence directe
avec nos huiles locales,
et venant d’un pays ayant un respect de l’environnement plus qu’approximatif
et des plus difficile à contrôler.
Je suis peu surpris par cette décision,
vu l’orientation libérale permanente de nos sociétés,
mais je suis une fois de plus déçu par mes concitoyen·ne·s.
Heureusement, l’identification électronique, une aberration au niveau de la protection de la vie privée et une démarche supplémentaire pour favoriser le système libéral actuel, a été refusée en grande majorité (aucun canton et 64 % de la population). Reste à savoir si c’est grâce à une compréhension des enjeux de la part de la population ou à une campagne forte de la part de la majorité des partis.
# Le système politique Suisse
J’avais toujours été frileux à l’idée de me lancer en politique mais j’ai cédé à la tentation il y a une année et demie en me présentant aux élections municipales de Meyrin. Bien que convaincu que tout est politique, je vais me concentrer ici sur ce qui est lié aux prises de décision communes.
Je suis convaincu qu’en tant qu’élu au Conseil municipal, on m’a régulièrement demandé de me positionner sur des sujets pour lesquels je n’avais aucune idée et j’ai dû me fier aux avis de mes camarades. En effet, je ne suis pas mieux formé que n’importe quel autre citoyen·ne et on me demande régulièrement de me prononcer sur une question sortant de mon domaine d’expertise. J’ai l’impression qu’on est poussé à prendre position en fonction de nos ressentis et notre “couleur politique”, alors qu’on devrait beaucoup plus travailler sur les faits. Malheureusement, étant bénévole et faiblement indemnisé, il est souvent difficile d’investir le temps nécessaire à la compréhension du sujet et à la relecture de l’historique du projet s’il y en a.
Je pousse même cette réflexion sur le principe même de démocratie suisse, où on nous demande d’avoir un avis sur tous les sujets. Regardez, rien qu’aujourd’hui, il nous est nécessaire d’avoir des connaissances en géopolitique, en informatique, en religion, en sociologie, en psychologie, en gestion des environnements naturels et certainement en tant d’autres sujets. Comment, sans ces connaissances, pouvoir se positionner sur les objets soumis à notre approbation?
Je pense qu’il est utopique de penser que nous sommes capables, en tant qu’individus, de nous faire un avis sur tous ces sujets et de prendre des décisions pour le bien de la société (suisse et internationale). Je risque de revenir sur le sujet dans un prochain billet.
# Les élections complémentaires
Vous aviez peut-être vu passer mon soutien à Morten Gisselbaek. Après une petite heure de discussion avec lui, je suis persuadé qu’il était le meilleur choix possible pour ce poste. Malheureusement pour lui, celles et ceux venants de plus gros partis ont évidemment croqué le gâteau sans lui laisser une miette. Je tiens quand même à souligner son résultat pas ridicule du tout faisant honneur à sa position d’unique candidat véritablement socialiste et je lui souhaite le meilleur en attendant de le recroiser.
# Conclusion
Je termine donc mon mandat, je n’ai pas tiré un trait définitif sur mon engagement “politique”, je vais voir ce que j’imagine envisageable en Ville de Genève et vu que tout est politique, je continue mon engagement associatif, entre autres aux Ceméa, avec l’association Sub-Session et au BSC, sans oublier mes interventions sur les sujets liés à la numérisation de nos vies.
D’ici au prochain billet, je vous souhaite un bon début de semaine malgré cette ambiance morose qui va durer quelques jours.