# Prompt original
Un voyage que tu regrettes ? Pourquoi ?
# Ma réponse
Au milieu des années 2000 je me suis mis à faire de l’escalade sportive puis de l’alpinisme. J’ai toujours aimé être dans la nature et cette nouvelle compétence m’a permis d’accéder à de nouveaux lieux en montagne. J’ai également eu la chance de rencontrer des personnes formidables.
Rapidement, je me suis engagé avec une section du Club Alpin Suisse pour apprendre et pratiquer. J’étais encore suffisamment jeune pour faire partie de la “section jeunesse” et dans ce cadre-là j’ai pu rejoindre un groupe qui organisait une expédition au Ladakh, au nord de l’Inde. Nous sommes parti·e·s à une dizaine dont deux guides suisses avec pour objectif de découvrir une région très peu parcourue, la vallée Reru du Zanskar. Récemment ouverte, cette zone est peu cartographiée et n’a pas ou peu été explorée, du moins par des groupes occidentaux.
Faisant jouer des relations, nous partons avec un objectif supplémentaire, celui de gravir un sommet “vierge” à ski.
L’expédition fut un succès, nous ouvrons un sommet à ski ainsi qu’un sommet en alpinisme. C’est ma première fois, et probablement la dernière, en haute altitude (au-dessus de 6 000 m) et j’ai découvert de magnifiques paysages. J’ai également rencontré de très belles personnes dans l’équipe qui nous a accompagné pendant ce périple.
Malheureusement, tout n’est pas rose dans mon souvenir. Premièrement, c’est un voyage à l’autre bout du monde, et même si c’était pour un mois, je ne suis pas convaincu que le trajet en avion soit justifié. Rajoutons à cela le fait qu’on représentait exactement ce colonialisme que je critique aujourd’hui. On débarque pour profiter d’une nature vierge qui n’existe plus chez nous car on a tout détruit, on loue les services de porteurs pour nous permettre de monter tout notre matériel et nous faire à manger pendant qu’on va faire grimpette et on rentre chez nous. Et pour couronner le tout, on a même réussi à s’engueuler à l’interne pour des raisons débiles genre savoir qui va monter où et qui sera lae premier·e en haut.
On a traversé des régions magnifiques, des petits villages desquels on aurait pu apprendre tellement, mais le calendrier était tellement serré qu’on a à peine pris de temps de partager un repas avec les habitant·e·s.
On aurait pu, on aurait du prendre un, deux, trois mois de plus, en profiter pour rencontrer les gens, découvrir les coutumes, apprendre de leur expérience et rapporter plus que juste notre nom sur un sommet et quelques photos. Bref, je regrette surtout d’avoir fait ce voyage dans ces conditions.
Selon l’impulsion de Bloguidien.